Malgré le fait que nous ayons pris la décision de dormir ce matin là, je me réveille tout de même vers 5h. Je reste néanmoins étendu sur mon lit à réfléchir. Je suis dans un état que je n’ai jamais éprouvé auparavant. Je crois que le mélange de la satisfaction d’avoir accompli mon but mêlé avec toutes les émotions vécues ces derniers jours me plonge dans un état de sérénité que j’avais jamais égalé jusque présent. Vers 6h, je décide de me lever. Je constate que mon compagnon est aussi réveillé et est incapable de se rendormir. Nous rempaquetons donc toutes nos affaires avant d’aller déjeuner. Déjà, le grand air me manque, puisque le déjeuner commence seulement à 7h30, nous décidons d’aller faire un tour dehors. Lorsque je me mets en marche, je réalise que mes jambes sont très mal en point et que mon pied me fait très mal. Je décide donc d’apporter mon bâton avec moi.
Une fois à l’extérieur, nous nous asseyons sur un banc et discutons un moment. Ensuite nous nous dirigeons vers la salle à manger. Une dame nous accueille à l’entrée et nous explique comment le repas doit se dérouler. Elle nous demande de ne pas parler trop fort puisqu’il y a des religieuses en retraite. Nous lui disons qu’il n’y a aucun problème et qu’un peu de calme nous fera du bien. Juste après nous prenons connaissance de toute la nourriture qui nous ai offerte. Pour ma part, je remplis mon cabaret. Je prends yoghourt, fromage, fruits, creton, œufs, bacon, saucisses, toasts, jus de pamplemousse et une tasse de thé. Tout cela est compris dans le prix de notre chambre. Nous mangeons tranquillement assis à une table dans une atmosphère récupératrice.
Après notre déjeuner, nous entamons la visite du Sanctuaire. Nous commençons par visiter l’intérieur de la basilique. Nous prenons quelques temps pour nous recueillir à l’intérieur de l’imposant bâtiment. Assis sur un banc devant l’hôtel, nous plongeons chacun à l’intérieur de nos pensées. Je pense principalement aux membres de ma famille et à mes amis proches. Enfin je m’accorde une petite pensée pour moi et réalise à quel point je suis minuscule dans ce vaste monde. Mon compagnon me fait signe qu’il désire visiter le reste du site. Nous sortons de la basilique et nous nous dirigeons vers la boutique pour rapporter un souvenir de notre passage ici.
Une fois à l’intérieur, je choisis une carte postale pour envoyer à ma blonde. Ensuite, je me mets à la recherche d’un cadeau pour une amie. N’étant pas baptisé, cette amie devra l’être si elle veut se marier l’été prochain. J’ai dans l’idée qu’un petit cadeau à caractère religieux serait une belle façon pour commencer sa préparation pour le baptême. Je choisis un petit porte-clefs à l’effigie la Sainte-Anne. Ensuite je vais attendre mon compagnon à l’extérieur pendant qu’il choisit un cadeau pour sa sœur qui attends un enfant.
Je m’assis sur une marche d’un escalier de pierre menant à l’intérieur de la basilique. Un homme d’une cinquantaine d’années, vêtu proprement s’approche de moi et remarque mon bâton de marche. Il me demande d’où je viens et si je suis un pèlerin. Je lui raconte mon histoire de façon abrégée. Il est très content de voir que de jeunes hommes comme nous décident de vivre une expérience de la sorte. Cet homme est un prêtre de Lévis et à une formation de psychologue. Il discute avec moi des missions qu’il a fait en Haïti, en Afrique et en Amérique Latine. Ensuite il m’interroge sur ce que je retiens de mon expérience. Je lui réponds que maintenant je comprends mieux à quel point le monde est vaste. Après un moment, le prêtre nous quitte et nous continuons notre visite du site.
Nous passons quelques temps à l’intérieur de l’ancienne Église, visitons le parc et prenons connaissance du chemin de croix grandeur nature. Je m’attarde ensuite à lire les informations historiques sur les panneaux extérieurs concernant la paroisse du Cap-de-la-Madeleine. Une fois satisfait de notre visite, nous retournons à l’hôtel reprendre nos effets personnels.
À la mi-juin, un nouvel employé s’est fait engagé comme libraire. Malheureusement, il n’a travaillé qu’une seule semaine avant de démissionner. Par contre, il était originaire de la Mauricie et connaissait très bien la ville de Trois-Rivières. Lorsqu’il m’a entendu parler de mon projet, il m’a conseillé un endroit sympathique pour récupérer. Il s’agit d’une brasserie artisanale du nom de Gambrinus, situé tout près de l’Université de Trois-Rivières. Donc, une fois nos affaires en main, nous demandons à la réceptionniste de nous appeler un taxi. Notre plan est de passer le reste de la journée à cet endroit avant de quitter Trois-Rivières pour rejoindre Québec en autobus.
Choisir le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap comme destination finale s’avéra une excellente idée. Ce lieu calme, serein et apaisant fut un endroit idéal pour effectuer la transition entre le rythme lent de la marche et le rythme effréné de la vie moderne. Une fois dans le taxi, avec la radio qui joue et l’attitude du chauffeur, je réalise qu’il y a un filtre entre le monde et moi. Bien que nous fussions confortables au Sanctuaire, j’avais toujours l’impression de voir le monde tel qu’il est.
Le taxi nous emmène au Grambrinus et nous choisissons une place sur la terrasse. Il est 11h et la brasserie vient tout juste d’ouvrir ses portes. Le bruit incessant des voitures nous provient d’un boulevard situé tout près de nous. Soudain, je m’ennuie de la campagne, de la marche et de l’accueil chaleureux des gens que nous avons croisés. J’éprouve le même sentiment éprouvé peu après le voyage à l’île d’Orléans. Mais cette fois-ci, il est beaucoup plus prononcé. C’est une sorte de déception et de nostalgie. J’angoisse à l’idée de reprendre le rythme de la vie moderne qui, à mes yeux, est beaucoup trop rapide et superficiel. J’étais si bien à vivre au rythme lent de la marche. Nous avons tous été créés par la nature pour aller à ce rythme. Mais la majorité des mes semblables ne l’accepte pas et je dois moi aussi accélérer le pas.
Nous passons l’après midi sur la terrasse à discuter, à manger et à boire. Ensuite je demande au tenancier de l’établissement de nous appeler un taxi afin que nous nous rendions à la gare d’autobus. Peu de temps plus tard, nous embarquons dans le taxi qui nous emmène à la gare d’autobus. Nous achetons nos billets pour nous rendre à Québec. Bien que se rendre à Trois-Rivières soit le but avoué de ce voyage, nous n’avons presque rien vu de la ville. Personnellement, je n’en retiens rien d’exceptionnel. C’est une fois sur le quai d’embarquement, en attendant l’autobus, que j’ai réellement compris une chose. Ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage. Une fois dans l’autobus, la pluie se met à tomber. La chance nous sourit encore une fois. Nous mettons 1h30 pour retourner dans la vieille capitale. Une fois à Québec, un ami vient me chercher à Sainte-Foy pour me déposer chez moi. Je lui offre les cadeaux que je leur ai achetés pour les remercier du support qu’ils m’ont apporté. Nous discutons quelque temps chez moi. Ensuite, il rentre chez lui. À ce moment, le projet d’aller à Trois-Rivières est terminé.
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