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Carnet d'un marcheur prend un nouvelle direction.

mercredi 19 janvier 2011

Jour 4 : On s'enfonce dans la Mauricie


La marche jusqu’à Batiscan est très agréable. Une fois au village, nous faisons un arrêt à la Marina. Mon compagnon désire un café avant de continuer la route. Nous nous asseyons sur la terrasse du resto bar de la Marina et nous attendons la serveuse. Mon compagon se commande un café tandis que moi je choisi un 7up. Nous buvons nos breuvages sous un soleil qui frappe de plus en plus fort. Juste avant de quitter la Marina un jeune homme se dirige à l’intérieur du restaurant. Mon compagnon le reconnaît, c’est un de ses camarades de classe du secondaire. Ils sont tous deux amusés par le hasard de leur rencontre. Après avoir échangés quelques paroles le jeune homme retourne à ses occupations et nous à notre voyage. Il est 12h et mon compagnon me conseille d’appliquer de la crème solaire sur mes bras. J’accepte avec joie, puisque à ce moment, je sens la peau de mes avant bras qui chauffe.

C’est sous un solide soleil de juillet que nous traversons le village de Batiscan. Nous avons même la chance de profiter un peu du fleuve car la route 138 le longe sur quelques kilomètres. Une fois passé le village, nous sommes de retour dans la campagne de la Mauricie. Le paysage est différent de Portneuf. Aussi loin que nos yeux portent, le sol est plat. Aucun relief n’est visible. Partout autour de nous, des champs cultivés et des bâtiments de fermes y sont parsemés. Évidemment, nous rencontrons bons nombres de maraîchers.

Après quelques heures de marche, la faim commence à nous tenailler. Nous tenons absolument à nous rendre à Champlain pour dîner. Nos sacs semblent soudain plus lourds, le soleil plus chaud et les pas de plus en plus ardus. Mon épaule gauche me fait terriblement souffrir. Puisque c’est la dernière journée, je demande à mon compagnon de me donner une Advil. Avec un seul comprimé, la douleur me quittera pour le reste de la journée. Soudain, nous apercevons la pancarte nous souhaitant la bienvenue à Champlain. Cela nous redonne des forces. Nous savons que le village ne doit pas être à plus de trois ou quatre kilomètres. Après ce qui nous semble une éternité, nous pénétrons enfin à l’intérieur du village. Sachant que la nourriture est proche, nos pas s’accélèrent sans même que nous le voulons. Quelques minutes plus tard, nous apercevons enfin le Manoir Antig.

Nous montons les quelques marches menant sur la terrasse. Une serveuse nous souhaite la bienvenue. Des habitués bruyants et ivres présents sur la terrasse ainsi qu’un orage qui semble vouloir éclater nous convainc de manger à l’intérieur. La serveuse nous assigne une place dans la salle à manger qui est déserte. Je regarde l’heure, il est 15h et nous avons parcouru les 30 kilomètres recommandé dans une journée. Il serait préférable d’arrêter ici. Par contre, nous avons une réservation à mon nom pour ce soir à l’hôtel du Sanctuaire. De plus, nos vacances sont planifiées pour que la marche se termine aujourd’hui. Nous parcourrons donc comme prévu les 15 kilomètres restant une fois s’être bien reposer.

Je commande une assiette de spaghetti et une tasse de thé. Des pâtes alimentaires me donneront une grande quantité d’énergie qui m’aidera à atteindre notre destination. Le spaghetti est accompagné d’une grande quantité de frites. Je décide d’en manger très peu car je crains des troubles de digestions lors de la marche. Une fois bien installé à table, l’orage éclate et une forte pluie tombe à l’extérieur. Encore une fois, la chance est de notre côté. Peu après que nous avons commencé à manger, une jeune fille se met à table près de nous. Intrigué par notre attirail, elle nous questionne sur notre destination. Nous lui racontons notre histoire. Elle nous dit qu’elle n’a jamais fait de voyage à pied mais qu’elle pratique le cyclotourisme. Elle nous dit qu’elle est en route pour Montréal et nous offre de nous déposer au Sanctuaire. Nous déclinons l’offre poliment, lui disant que nous ne pouvons pas abandonner si près du but.

Une fois notre repas terminé, la serveuse nous dit qu’elle habite au Cap-de-la- Madeleine et qu’elle peut nous déposer au Sanctuaire une fois son quart de travail terminé. C’est comme si le destin voulait tester notre détermination. Bien que tentés, nous refusons l’offre de la même façon que la précédente. Nous la questionnons toutefois sur la distance qu’il nous reste à parcourir avant d’atteindre le Sanctuaire. Elle nous dit que nous y sommes presque. Par contre, elle parcourt toujours cette distance en voiture. Après réflexion elle nous dit qu’une heure suffira pour se rendre au Sanctuaire. Bien que je n’y crois mot, je fais comme si j’étais satisfait de son évaluation. Une fois bien rassasiés et reposés nous empoignons nos sacs et sommes prêt à partir. Juste avant notre départ, une chanson de Pink Floyd résonne à l’intérieur du restaurant. L’air de la chanson me remplit le cœur de courage. Il est 16h30.

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