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Carnet d'un marcheur prend un nouvelle direction.

jeudi 23 décembre 2010

Jour 1 : Un endroit pour la nuit tombé du ciel

Conscient que la pluie ne tardera pas à tomber nous reprenons notre route en direction de Neuville. Mon idée est de trouver un endroit sur le bord du fleuve pour bivouaquer. Par contre, nous nous trouvons sur le haut d’une falaise et il n’y a aucun terrain vacant le long de la route par lequel nous pourrions nous faufiler vers la berge. Des maisons privées encore et encore. Nous marchons quelques kilomètres lorsqu’une voiture s’arrête. Deux dames nous demandent des indications pour se rendre à un endroit dont nous ignorons l’existence. Nous lui répondons que nous ne sommes pas du coin. Nous en profitons pour leur demander s’il y a un casse-croûte sur la route. Elles nous répondent qu’il y en a un tout près à côté d’un garage. Peu de temps plus tard, nous apercevons l’enseigne d’une cantine.

Plusieurs clients attendent patiemment leurs commandes à l’intérieur du Casse-croûte. Avant de passer la nôtre, nous déposons nos sacs près d’une table, sans toutefois encombrer la salle à manger. Ensuite, nous commandons chacun un hamburger. En attendant notre commande, je décide d’entamer mon investigation afin de nous trouver un endroit pour passer la nuit. Je repère un homme dans la vingtaine, l’air un peu bohême et lui demande où il serait possible de camper pour la nuit. Pas de chance, il ne vient pas de Neuville, mais m’encourage toutefois dans mes recherches. Nous tournons notre attention vers le personnel du Casse-croûte qui eux seront certainement originaires de Neuville. Le cuisinier étant le plus sympathique d’entre eux, mon compagnon décide d’aller l’interroger lorsque celui-ci va fumer une cigarette. Lorsqu’il revient, il me dit que le cuisinier est prêt à nous laisser camper sur son terrain. Il demeure trois kilomètres vers l’est, cela veut dire que nous devrons revenir sur nos pas. Par contre, il est prêt à nous transporter dans sa voiture lorsque nous aurons terminé notre repas. Mais si nous voulons repartir avec lui le lendemain afin de continuer notre route au point où nous étions, il nous faudra être prêt à 5h. L’idée de me lever à 4h pour démonter le campement ne me plaît guère, mais je suis soulagé que nous ayons un endroit où passer la nuit. Nos hamburger sont prêt peu de temps après et nous nous installons pour les dévorer. Dehors, une forte pluie commence à tomber, heureusement nous sommes à l’abri.

L’été passé, lorsque je travaillais à Saint-Alban, mon employeur nous envoya, Sophie et moi, au CLD de Portneuf rencontrer quelques intervenants touristiques de la région. L’objectif était de nous familiariser à l’offre touristique de Portneuf. Parmi ceux-ci, il y avait une dame ayant récemment acheté une maison à Neuville datant du 17e siècle, qu’elle et son conjoint avait converti en gîte. Je revis cette dame à l’automne 2008, lors d’un salon à Donaconna où je représentais le secteur des gorges de la Rivière Sainte-Anne. Je suis donc là, mangeant mon hamburger dans un Casse-croûte de Neuville, durant un voyage à pied lorsque la porte de la salle à manger s’ouvre. La propriétaire du nouveau gîte rentre avec son petit garçon pour commander une poutine.

Je dis discrètement à mon compagnon que c’est la dame de ma connaissance qui tient un gîte dans la région de Portneuf. Avant ce moment, j’avais oublié que son gîte se trouvait à Neuville, mais à partir de là, la mémoire me revient. Il me dit que je ne perds rien à demander. De plus, si elle habite plus près que le cuisinier ou vers l’Ouest cela nous évitera de revenir sur nos pas. Une fois qu’elle a reçu sa commande, je la salue et lui demande si elle est propriétaire d’un gîte. Elle me dit que oui et qu’elle me reconnaît, mais qu’elle n’arrive pas à se souvenir à quel endroit nous nous sommes rencontrés. Je lui remémore donc la mémoire et lui explique la raison de notre présence dans les parages. Une fois le lien bien établi, je lui demande s’il est possible de camper sur son terrain pour la nuit. Je la rassure en lui disant que nous partirons très tôt demain matin et nous n’avons besoin de rien d’autre qu’un carré de pelouse. Elle accepte sur le champ, nous offrant même un café durant la soirée. Elle nous dit aussi qu’elle habite à environ trois kilomètres vers l’ouest et qu’elle est prête à nous transporter dans sa voiture. Bien que nous ayons pourtant fait le vœu de n’accepter aucun transport par automobile, l’état dans lequel nous nous trouvons nous fait accepter l’offre sur le champ.

Une fois le repas terminé, nous informons le cuisinier qu’il est plus avantageux pour nous de dormir chez la dame. Ensuite, nous embarquons à bord de sa voiture. Une fois à bord, j’ai l’impression d’être de retour à l’intérieur du confort ouaté que j’ai quitté le matin même. Malgré que cette sensation soit réconfortante, je sais qu’elle ne fait pas partie de l’objectif du voyage. C’est sans regret que je débarque de la voiture quelques minutes plus tard. Elle nous indique l’endroit où dresser notre campement et nous invite à rentrer à l’intérieur une fois notre bivouac installé. Le gîte de cette dame se nomme l’Auberge aux quatre délices. Il s’agit d’un gîte de 5 chambres avec une salle de réception. Il est possible de tenir différents événements comme un mariage. Le soir de notre passage, un couple désirant célébrer leurs noces à l’auberge, devait aller tester le menu suggéré par le chef de l’auberge, qui se trouve à être le conjoint de la dame et le père du petit. Le groupe en question, étant arrivé plus tôt que prévu, la dame n’a pas eu le temps de préparer à souper à son garçon. C’est pour cette raison qu’elle est allée au Casse-croûte afin de le nourrir. La menant par le fait même sur notre route.

Nous montons donc notre campement pour la première fois. La pluie, bien qu’étant plus faible maintenant, fait en sorte que nous montons la tente en un temps record. Une fois tous nos accessoires pour la nuit bien installés à l’intérieur, nous couvrons nos sacs avec la bâche. Avant d’aller dormir, nous allons remercier les tenanciers de l’auberge qui ont la gentillesse de nous laisser camper sur leur domaine. Nous refusons poliment le café qu’ils nous offrent. Par contre, nous demandons des cartes d’affaires ainsi que des dépliants afin que nous puissions leur faire un peu de publicité.

Nous retournons ensuite à l’intérieur de la tente vers 20h. A tour de rôle, nous appliquons un baume contre les douleurs musculaires sur nos jambes. Je m’allonge sur le dos et profite du moment pour réfléchir. La journée fut beaucoup plus difficile que je l’avais imaginée. Mais je me rends compte qu’elle s’est tout de même bien terminée. J’essaie de me concentrer sur le moment présent et me dis que tout ira mieux demain.

Je m’endors peu à peu, en même temps que la lumière du jour en écoutant le son de la pluie sur le revêtement de la tente

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