Je m’accorde congé d’entraînement les deux jours suivant mon retour de Beaumont. La douleur à mon pied droit se faisant encore sentir le lendemain de la marche, je juge que deux jours de récupération seront bénéfiques. Nous sommes maintenant au début de mois de juin. Le départ pour Trois-Rivières, prévu le 28 à la fin du mois, passe peu à peu de l’idée à la réalisation. À ce moment, j’ai terminé la transition entre la routine de l’école et celle du travail à temps plein. J’ai maintenant un horaire stable de 37 heures du jeudi au lundi.
C’est vers la mi-juin que je reçois un courriel d’un ami, qui est aussi un ancien collègue de travail. Il m’écrit pour m’annoncer qu’il serait intéressé à partir avec moi à Trois-Rivières. J’accepte sur le coup puisqu’il est plus sécuritaire de partir accompagné dans ce genre de périple. Je suis un peu inquiet au sujet de sa forme physique. Il me rassure en me disant qu’il a fait plusieurs longues randonnées dans l’Himalaya et la cordillère des Andes. Nous fixons rendez-vous dimanche le 21 juin afin de discuter des détails techniques du voyage. De plus, je rappelle l’Hôtel de la Madone afin d’ajouter une personne à ma réservation. Mon ami, de son côté, prends ses vacances lui aussi du 28 juin au 3 juillet.
Durant la soirée du 21 juin, je rencontre mon ami et lui fait part des différents détails concernant le voyage. Il semble satisfait de l’itinéraire et dresse une liste de l’équipement nécessaire au voyage. Nous nous quittons donc satisfais et fébriles à l’idée de partager cette expérience ensemble.
La semaine précédant le départ, je constate que l’entraînement que je me suis imposé depuis un moi et demi commence à me peser. Il est de plus en plus difficile de me lever le matin et je ressens une intense fatigue. Heureusement, mardi le 23 juin est la dernière journée de cette préparation physique. J’ai décidé de m’accorder 4 jours de repos complet avant de partir pour Trois-Rivières. De cette façon, je suis certain que mon corps sera complètement reposé et prêt à affronter l’épreuve que je lui ferais subir.
Je passe donc une agréable semaine. Je passe la journée de mardi en compagnie d’un couple d’amis français. Ils m’initient au Tennis durant l’après-midi et nous allons jouer au minigolf le soir venu. De plus, nous prenons les arrangements nécessaire afin qu’ils puissent s’occuper de mon chat durant mon absence. Je passe la soirée de mercredi avec mon ami de Portneuf et nous finalisons l’entente concernant la nuit que je passerais sur le terrain de son père à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Je passe le jeudi et le vendredi soir au travail et dédiant le reste de ces journées au repos.
Je me réveille, certain que le départ est aujourd’hui. Après quelques secondes de confusion, je reprends mes esprits et me souviens que nous sommes samedi le 27 juin. Je me lève tout de même très excité, car nous sommes à moins de 24 heures du départ. Dehors le temps est maussade et tout indique que se sera une journée de pluie. J’entame ensuite ma routine matinale et vers 8 heures je pars pour le travail.
Peu après l’ouverture de la librairie, une pluie abondante se met à tomber. Mes collègues de travail au courant de mon projet, me taquine. Selon eux, les prévisions météorologiques sont mauvaises, on annonce de la pluie toute la semaine. Je leur dit en riant que c’est normal puisque après le beau temps vient la pluie. De plus, que je suis très bien équipé. Ce n’est pas de chance, la semaine dernière fut l’une des plus belles de l’été. Mais je ne pouvais pas savoir lorsque j’ai choisi les dates de mes vacances. La météo est une chose sur laquelle je n’ai aucune emprise. C’est d’ailleurs ce que je me suis dit lorsqu’est venu le temps de choisir la date du départ. Par contre, c’est une bien drôle de coïncidence.
Devant mes collègues j’affiche un air amusé et confiant face à la tournure des événements. Mais au fond de moi, un sentiment d’angoisse est en train de naître. Lors des mes deux voyages tests, la météo à toujours été clémente. Malgré le fait que j’ai l’équipement approprié en cas de pluie je ne l’ai jamais vraiment testé. Résistera-t-il à 4 jours de pluie intensive?
Déjà 17h, nous devons fermer la librairie. À ma grande satisfaction, la pluie a cessé. Je dis à mon collègue qu’il ne peut pas pleuvoir tout le temps. Il approuve et selon lui, il est possible que nous ayons du temps nuageux durant tout le voyage mais pas forcément toujours de la pluie. Je rentre chez moi peu de temps après et commence les préparatifs du départ.
La pluie n’a toutefois pas réussi à miner mon enthousiasme. C’est avec une grande fébrilité que je sors tous les items nécessaires au voyage, tout en révisant la liste d’équipement à plusieurs reprises afin de ne rien oublier.
Tôt dans la soirée le téléphone sonne. À ma grande surprise, c’est la voix de ma blonde que j’entends à l’autre bout du fil. Je suis très content de pouvoir lui parler la veille de mon départ. Je lui fais part de mon enthousiasme pour la journée de demain et lui jure que je serais prudent et que tout ira bien. Encore une fois, je garde un air confiant au téléphone, je ne lui fais bien sur aucune mention de mes inquiétudes face au mauvais temps.
Une fois mon sac prêt, je vais chercher un sandwich au steak chez Subway et par la même occasion, je vais chercher mon compagnon de voyage chez lui. Une fois de retour chez moi, je prends une douche, probablement la dernière avant 4 jours, et je passe le reste de la soirée avec mon compagnon. Ayant deux bâtons de marche, je lui un offre un. Il refuse, jugeant cet accessoire inutile. Je ne suis pas de son avis mais je n’insiste pas. Nous nous couchons vers 22h. Une fois dans mon lit, j’entends la pluie qui recommence à tomber. Je ferme les yeux avec l’espoir qu’elle cessera demain matin.
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