J’ai eu l’idée de faire un voyage à pied il y a environ un an lorsque je travaillais aux « Gorges de la Rivière Sainte-Anne » à Saint-Alban dans Portneuf. Je faisais une recherche sur le Chemin du Roy, une des plus veilles routes d’Amérique du Nord, qui relie Montréal et Québec en longeant la rive nord du Saint-Laurent. Je m’interroge alors au sujet du moyen de transport des premiers utilisateurs de cette route et j’en viens à la conclusion que se devait être à cheval ou à pied. Soudain, l’idée me vient.
Mon idée première fut de parcourir toute la route reliant Québec à Montréal. À ce moment je n’ai aucune idée combien de kilomètres un humain peut parcourir en une journée. Je commence donc à préparer un itinéraire avec pour toute information qu’un humain marche en moyenne autour de 5 km/h. Je me dis aussi que si les gens font en moyenne des journées de travail de 8 heures, il doit en être ainsi pour une journée de marche. Je fais donc quelques calculs en prenant compte qu’un marcheur doit prendre des pauses et qu’il doit s’arrêter pour manger. À la fin de ma réflexion, j’estime que 30 km par jour serait une distance raisonnable.
Je me rends vite compte que Québec Montréal à ce rythme serait bien long. Puisque j’en suis à ma première expérience je ne veux pas non plus abuser. C’est à ce moment que je prends la décision de faire la moitié du trajet et de me rendre à Trois-Rivières. Après bien des essais je termine mon itinéraire. Un court regard au prix des gîtes sur le chemin me fait réaliser que je devrais camper au moins les trois premières nuits. Conscient que je ne pourrais pas partir cet été, je remets donc le projet à l’année suivante, soit l’été 2009.
Ensuite, vient la question de l’équipement. Je suis parfaitement conscient à ce moment que je dois voyager le plus léger possible. Les principaux items que je dois me procurer sont : une tente compacte du type des grimpeurs de montagne, un sac à dos, un matelas de sol, un bâton, un chapeau et de bons souliers.
L’été 2008 se termine donc, et je recommence l’école mettant le projet sur la glace. En septembre, en plus de mes études, je suis embauché à la librairie Raffin. Cela me permet donc de gagner un peu d’argent tout en étudiant. Là bas un des libraires, est par hasard un randonneur chevronné. Il me donne quelques mises en garde et confirme que 30 km est la distance maximale qu’un marcheur chargé doit parcourir en une journée s’il ne veut pas se brûler. Cette information m’est confirmée dans le livre de Bernard Ollivier « La longue Marche ». Parfait! Mon itinéraire tient la route.
La date maintenant. Je sais que j’aurais besoin de chaleur durant la nuit, pour ce qui est de la pluie je ne peux rien y faire. Par contre, j’ai besoin de remettre ce corps en bonne condition, l’hiver a été occupé avec l’école et le travail et j’ai malheureusement négligé ma forme physique. Nous sommes le 8 mai lorsque l’école se termine, je prends en considération les facteurs mentionnés plus haut et je décide de partir dimanche le 28 juin. Ensuite, je prends mes vacances du 28 juin au 3 juillet, ce qui me donnera deux jours de repos avant de recommencer le travail.
Mais je n’ai jamais parcouru des distances supérieures à 15 km et surtout pas avec une charge de plus de 30 livres sur les épaules. Je suis très conscient qu’avant de faire un périple de 4 jours je dois faire un test. L’occasion se présente peu après la fin des cours. Mes collègues de classe organisent une fête pour célébrer la fin de la session. Il est décidé que la fête se tiendra à Sainte-Pétronille sur l’île d’Orléans mercredi le 13 mai 2009. Le site se trouve à environ 20 km de chez moi. Je prends alors la décision de m’y rendre à pied avec tout mon barda.
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