Voilà déjà quelques jours que l’opération soulier a pris fins. Lorsque le projet s’est terminé, dimanche dernier, je n’ai pas immédiatement sauté dans ma voiture. Je devais aller à Québec et j’y suis allé à vélo. Ayant utilisé la marche comme moyen de transport durant un mois, le vélo est maintenant à mes yeux un moyen très rapide et efficace.
Ce projet m’a permis de réapprendre les avantages du transport actif. La chose que je déteste le plus lorsque je suis en voiture est cherchée du stationnement. Lorsque nous marchons nous n’avons que notre carcasse à traîner, donc aucun souci à ce sujet. Ensuite, marcher ne coute rien, sauf du temps. Contrairement à la voiture qui consomme de l’essence et nous devons payer pour la maintenance et le stationnement.
De plus, j’aime marcher parce que cela m’oblige à passer du temps dehors chaque jour. Je peux donc voir le temps changer petit à petit. Je m’habitue progressivement aux changements de températures. Je n’aurais dons pas l’impression que l’hiver s’abattra sur moi soudainement. Mon corps se sera tranquillement adapté au froid et je pourrais alors apprécier l’hiver à sa juste valeur.
Mais ce projet m’a surtout ouvert les yeux sur notre dépendance maladive à l’automobile. Aujourd’hui je constate qu’il y a un important abus de l’utilisation de la voiture dans notre société. La voiture est une invention merveilleuse, elle nous permet de nous déplacer très vite presque sans effort. Cependant, l’utilisation abusive de cette invention vient anéantir tous ses avantages. Après ce mois de marche, j’en suis venu à la conclusion que nous ne devrions pas considérer la voiture comme un objet indispensable. L’automobile est en fait un objet de luxe qui ne devrait pas être utilisé au quotidien. Nous devrions être reconnaissants d’avoir une voiture et l’utiliser seulement dans des situations d’exceptions.
J’ai entendu plusieurs personnes affirmer que leur voiture leur procurait la liberté. Pourtant, ces mêmes personnes doivent travailler de nombreuses heures afin de pouvoir se payer la voiture en tant que telle et ensuite pour l’entretenir et l’approvisionner en essence. Dans certains quartiers, l’environnement urbain est fait de manière à avantager l’automobile uniquement. Cela a pour résultat que plusieurs personnes craignent de s’aventurer à pied pour se rendre à des endroits tout près de chez eux. Ils utilisent donc leur voiture. Quant à moi, si mon domicile est entouré de boulevard sans trottoir, je me sens plus emprisonner que libre. Lorsque l’on m’empêche de marcher en sécurité et que l’on me conseille d’utiliser un moyen technologique dont je ne suis même pas capable d’entretenir moi-même, cela me rend esclave de cette machine.
Je suis content d’avoir fait cette expérience. Cela a permis de diminuer grandement ma dépendance aux moyens de transport motorisés. Je suis parfaitement conscient que je vais à contre-courant. Le développement urbain au Québec se fait majoritairement de façon à encourager cette dépendance. Il y juste à observer le développement fulgurant des méga centres dans plusieurs villes et les nouveaux quartiers résidentiels n’ont aucun commerce à proximité pour servir les gens qui y vivent. Par contre je refuse de me laisser abattre et de me conformer. Plusieurs d’entre vous doivent penser que mes raisons principales sont environnementales, eh bien non, cela arrive en deuxième. La principale raison pour laquelle j’ai décidé d’utiliser et de promouvoir le transport actif est pour notre santé et notre bien-être à tous. Lorsque j’entends des gens qui me disent que je suis fou de marcher, une distance de 2 km pour aller travailler cela me déçoit. Ma plus grande peur est que, lorsque j’aurais atteint les 70 ans, la grande majorité des gens de ma génération soient décédés ou malades, incluant mes amis et mes proches.
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