Nouveauté :

NOUVEAUTÉ:

Carnet d'un marcheur prend un nouvelle direction.

samedi 29 octobre 2011

Jour 4 : 30 mai 2010 : Des émotions à l'Isle-Verte


PARTIE 3

Le moral n’est pas à son plus haut niveau, et la température n’a rien pour aider. Lorsque le soleil se montre, la chaleur devient insupportable dans ma tente. Lorsque je sors de ma tente pour être à la fraîcheur le soleil se cache et le nordet me fouette et je rentre ensuite dans la tente pour me réchauffer. J’effectue ce manège à quelques reprises. Ensuite je prends la décision de me rendre au village pour manger. Je laisse tout mon matériel sur place excepté mon chapeau, mon bâton, mon portefeuille, mon cadran, mon eau et ma caméra. Je traverse le pont, retourne au village et entre au restaurant au P’tit menu.

            L’accueil y est froid, je commence d’ailleurs à m’y faire. Je commande un hamburger, la serveuse et le chef ne semble pas content d’avoir un client de plus aujourd’hui. Il est vrai qu’il est 13h00, ils s’apprêtaient à se la couler douce en après-midi. Je mange mon hamburger et laisse le trois quarts de mes frites. Le moral n’y est pas, je n’aime pas ce village et j’ai le goût de partir. La serveuse m’apporte l’addition, je paie et sors du restaurant.

            Je n’ai pas fait 100 mètres que je me rends compte que je j’ai plus de caméra. Je retourne en vitesse au restaurant. J’explique à la serveuse que j’ai oubliée ma caméra. Elle cherche avec moi, va voir à la cuisine et ne trouve rien. Je jette un coup à la salle de bain elle n’y est pas. Le cuisinier me demande de la décrire, il ne l’a pas vu. Une dame assise au comptoir me regarde en se bidonnant. Une envie de lui écraser la gueule sur le comptoir et de lui enlever ce sourire du visage me saisit. « Du calme Marc-André, sors et surtout ne fais pas d’histoire. De plus, ce n’est que du matériel et une caméra n’est pas essentielle à l’accomplissement de ton périple. » Je remercie les employés de leur aide et sors du restaurant.

            Je me dirige, la mine basse vers le camping. Soudain j’ai un flash, avant de venir au village j’ai arrêté aux toilettes du parc de la rivière, c’est probablement là que j’ai oublié ma caméra. Je traverse le village à toute vitesse, traverse le pont et arrive aux toilettes du parc. À l’intérieur il n’y a pas de caméra. Je ne saurai jamais si c’est un passant qui  arrêta pour faire ses besoins à l’Isle Verte ou bien si c’est cette femme qui se bidonnait au restaurant qui a ma caméra entre les mains. J’espère seulement que c’est quelqu’un qui fut capable d’apprécier ce que le destin lui donnait et non un chirurgien dentiste qui gagne plus de quatre fois mon salaire et qui s’en servira jamais.

            Lorsque j’arrive au camping, les propriétaires sont là. Je me présente et explique qui je suis. Le propriétaire me rappelle que le camping n’est pas ouvert et qu’ils font cela pour m’accommoder seulement. Il me demande d’entrer voir sa femme et de lui payer ma nuit. J’entre dans la maison, la dame m’accueille avec le sourire et me souhaite la bienvenue. Son accueil est un baume pour mon âme attrister. Je lui paie le montant pour la nuit. Elle me dit que son mari à collecter l’eau pour la douche. Ensuite elle m’interroge sur mon expédition. Je lui dis tout simplement que je vais rejoindre ma blonde à Beaumont. Après avoir discuté quelques minutes je la remercie de son hospitalité et sors prendre une douche pour ensuite m’allonger dans ma tente. Le soleil est moins fort et je suis content de retrouver l’intérieur de ma tente qui devient tranquillement un lieu familier et réconfortant.

samedi 22 octobre 2011

Jou4 : 30 Mai 2010 : Des émotions à l'Isle-Verte

PARTIE 2

Je prends une pause dans le petit espace vert à l’entrée du village et je contemple le panneau sur lequel est imprimé un plan détaillé du village et de ses attraits touristiques. Je repère quelques endroits ou je pourrai casser la croûte, car malgré l’heure matinale la faim se fait sentir. Je pars donc, content d’avoir toute la journée pour profiter des environs. Sur le plan du village j’ai vu qu’il y avait une pharmacie et c’est à cet endroit que je compte faire mon premier arrêt, car je suis à court de lait Ensure. Ensuite j’irais à l’épicerie m’acheter quelques cannes de thon, car il ne m’en reste qu’une.

            Lorsque j’arrive à la pharmacie je me cogne à une porte barrée et je me souviens au même moment que nous sommes dimanche. Toutefois, je me dis qu’il est possible qu’elle ouvre en après-midi. Ne voyant pas les heures d’ouverture nulle part je décide d’interroger un homme qui nettoie sa voiture quelques maisons plus loin. Je m’avance vers lui et dès qu’il voit que je viens vers lui il s’en va dans son garage. Je trouve cela étrange, mais il y a un autre homme plus loin devant sa maison. Je me dirige vers lui et l’interpelle. Il se lève et entre dans sa maison. Tant pis je reviendrai en après-midi alors. Ensuite je réalise que l’épicerie est aussi fermée. La prochaine fois je serai plus prévoyant et éviterai de ne rien manquer le dimanche.

            Je décide donc de me rendre devant l’Église pour m’assoir un moment sur un banc. À mi-chemin je vois un homme d’une soixantaine d’années marchant sur le trottoir à sens inverse du mien. Je prends la décision de lui demander si l’épicerie est ouverte aujourd’hui. Une fois face à face il lui sera difficile de se faufiler. « Bonjour Monsieur! » Pas de réponse. « Excusez-moi monsieur » devant mon insistance et étant à deux pas de lui il décide de me répondre. « Qu’est-ce qu’il y a. » À ce moment je commence à trouver les gens de ce village très inhospitalier.

  • J’aimerai savoir s’il y a un endroit où je peux acheter de la nourriture aujourd’hui.
  • Ben il a l’épicerie elle ouvre à onze heures.
  • La pharmacie ouvre-t-elle aussi aujourd’hui?
  • Ben non c’est dimanche.
  • Au revoir Monsieur.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre lui tourne le dos et continue mon chemin. Une fois devant l’Église je m’assois sur un banc et commence à réfléchir. À ce moment, les gens de ce village ne me disent rien qui vaille. Les trois personnes que j’ai rencontrées sont soit snob ou impolies, bref ils ne savent pas vivre. J'ai l'impression d'être dans un western où je suis le cowboy qui entre dans un village où les étrangers ne sont pas les bienvenus. Bon, au diable l’Isle Verte je continue ma route. Je me lève bien déterminé à quitter cet endroit. Une fois sur la route je réalise que le prochain village, Cacouna, est à 17 kilomètres d’ici et qu’il n’y a pas de camping avant Rivière-du-Loup. Peu après la sortie du village, je rebrousse chemin et décide d’aller planter ma tente au Camping du Faubourg à l’Isle Verte. La dame semblait bien sympathique au téléphone. Qui sait, j’ai peut-être tombé sur les trois brochets du village.  Juste avant de traverser le pont je tourne sur la rue Villeray, passe dans le stationnement du parc de la Rivière et arrive devant la maison de briques rouges que m’a décrite la dame.

Un peu plus loin, un homme travaille sur sa voiture et je décide de lui demander où se trouve le camping. Il me répond avec un fort accent gaspésien qu’il n’y a pas de camping ici. La famille de ma mère étant gaspésienne, je suis étonné de sa froideur. Je connais les gaspésiens, comme étant des gens enjoués et accueillants. Je décide donc de lui donner une seconde chance et de faire honneur à son peuple. Je lui explique que j’ai contacté la propriétaire du camping plus tôt cette semaine et qu’elle m’a dit qu’elle pouvait m’accommoder pour une nuit. Peut-être qu’à cet instant précis, quelques vapeurs de goémon s’élevèrent de la mer et vinrent chatouiller ses narines lui rappelant ses origines, car il devint tout à coup sympathique. Il me sourit et m’indiqua précisément l’emplacement du camping.

            Les propriétaires du Camping du Faubourg possèdent un grand terrain avec sur une butte une maison ancestrale construite en brique rouge. Plus bas, ils ont transformé une partie de leur propriété en camping afin de permettre aux voyageurs de camper sur un endroit sécuritaire tout en profitant de service de base. Il y a même des jeux pour les enfants sur le site. Comme convenu lors de notre conversation téléphonique, les maîtres des lieux ne sont pas à la maison. Je descends sur le camping monter mon campement. J’essaie tant bien que mal de trouver un endroit à l’abri du Nordet. Une fois ma tente montée je m’allonge un instant sur mon matelas de sol.

samedi 15 octobre 2011

Jour 4 : 30 mai 2010 : Des Émotions à l’Isle Verte


PARTIE 1

       J'ouvre les yeux, je suis entouré de ténèbres, nous sommes en plein cœur de la nuit et le soleil n'est pas prêt de se lever. Qu'est-ce qui m'a réveillé aussi tôt avant le lever du soleil? Très vite les vapeurs du sommeil s'estompent et je comprends que la température extérieure est très basse. C'est l'air que je respire qui m'a réveillé. Mes voies respiratoires, en en juger par mon nez qui est aussi froid qu'un pied enfermé dans une botte lors d'un long voyage en auto durant le mois de janvier, seront bientôt incapable de réchauffer l'air qui se rend à mes poumons. C'est pourquoi mon cerveau m'a gentiment réveillé pour que je règle la situation. Heureusement, j'avais anticipé qu'il serait possible que la température descende très bas, même si nous sommes qu'à la fin mai. En bon canadiens français, je prends d'abord le temps de pester contre ces foutus changements climatiques. Ensuite, je me résigne et fouille à l'intérieure du sac de linge qui me sert aussi d'oreiller, duquel je sors ma tuque. Avant de rabattre complètement mon sac de couchage sur ma tête, je prends une gorgée d'eau. Point positif, elle est aussi fraîche que si elle sortait du réfrigérateur. Ensuite, je disparais sous mon cocon.
 
    La sonnerie de mon réveil retentit soudain et m'extirpe d'un sommeil de plomb. Étant totalement sous mon sac de couchage, la lumière du soleil ne m'a pas réveillé. Je sors la tête et constate que la température extérieure n'a pas vraiment changé. Je dois maintenant sortir de mon sac de couchage qui contient ma chaleur corporelle, source principale de mon confort en ce moment. Le truc c'est d'y aller d'un seul coup, comme ça on ne peut plus reculer. Vlan! Je sors de mon lit douillet, l'air froid caresse immédiatement ma peau sans défense et mon système nerveux s'affole. « Oui je sais on gèle, pas besoin de me le rappeler. » J'enfile mes vêtements et ma veste imperméable qui sont aussi gelés que l'air et attends quelques minutes. Une fois que ma fournaise interne finit de réchauffer le tas de chair que je suis, je sors de ma tente.

    Je me mets immédiatement à démonter mon campement, m'activer m'aidera à me réchauffer davantage. Je déjeune au thon, pain de seigle et lait Ensure. Je remets mon sac sur mon dos, empoigne mon chapeau et commence à monter la côte qui me mènera à la Route #132. Dès que j'arrive sur la route, mon corps est bien réchauffé et j'enlève mes vêtements imperméables. Les nuages se dissipent et font place au soleil et heureusement pour moi le Nordet ne s'est pas encore levé.

    Aujourd'hui j'ai planifié de m'arrêter au village de l'Isle Verte. Il y a un camping près de la rivière. Bien qu'il soit fermé cette année en raison de travaux sur le réseau d'aqueduc, la propriétaire m'a affirmé qu'elle me permettra de passer la nuit sur leur terrain. Ce sera donc qu'une demi-journée de marche pour aujourd'hui et demain je serai à Rivière-du-Loup.

    La marche est agréable aujourd'hui, je me sens en forme et le moral est bon. Mon corps s'adapte de plus en plus à ce mode de vie nomade. Environ un kilomètre après avoir quitté l'entrée du camping j'arrive en haut de la côte qui, une fois descendue me mènera sur la plaine littorale où est situé le village de l'Isle Verte. De là-haut, je peux voir l'Île Verte au loin ainsi que toute la plaine qui longe le fleuve. Après avoir descendu dans la plaine, j'éprouve un sentiment de bien-être et je suis très heureux de voyager à pied et de progresser au rythme de la caravane. Il est encore tôt le matin, les voitures se font rares et le paysage est magnifique.

    Une fois ma première heure de marche complétée, je décide de m'accorder un cinq minutes de pause. Je repère au loin un endroit propice où déposer mon sac et prendre du repos. Lorsque j'arrive à l'endroit en question, je remarque qu'une automobile est stationnée dans un chemin de ferme perpendiculaire à la route. Une fois arrivée près de la voiture je constate qu'une fenêtre est brisée et que le coffre arrière est ouvert. Cependant, le reste de la voiture est propre. Il semble que les occupants ont quitté les lieux en vitesse. Je décide donc de ne pas trainer dans les environ car, j'ai des craintes concernant les anciens propriétaires de la voiture. Il est toujours possible qu'ils rôdent toujours dans les environs. C'est à ce moment que je réalise ma vulnérabilité. Étant à pied je me déplace très lentement en comparaison de tout le reste de la population. Je marche donc encore une vingtaine de minutes et voyant qu'il ne se passe rien de suspect je pose mon sac et prends un peu de repos.

    Avant d'arriver au village de l'Isle Verte je marche encore durant deux autres blocs de 50 minutes. Durant lesquels je passe devant l'entreprise spécialisée en ligne sur le pavé et ensuite devant le mythique et défunt bar de danseuses l'Émotion. Le rythme lent de la marche me permet de contempler en profondeur le bâtiment, avec sa fenêtre éclatée et le célèbre et bien connu de tous les gens du bas du fleuve, dessin de la femme ayant peu de vêtement se penchant en avant sans plier les genoux. Vers 9h00 je suis à l'entrée du village de l'Isle Verte

samedi 1 octobre 2011

29 mai 2010: De par le pays des Rioux

PARTIE 3

J’arrive donc au bout de quelque temps à la fin de la rue Notre-Dame, à l’endroit où elle se jette dans la Route #132. Je n’ai pas encore dîné et il est midi passé. Justement, je me trouve à quelques pas de la Fromagerie des Basques, et c’est à cet endroit que j’ai décidé d’arrêter manger. Une fois là-bas j’achète un sandwich, un sac de croustilles et bien sûr du fromage. Je mange le tout dehors assis à une table à piquenique.

Après avoir manger je traverse la rue afin d’aller au Motel Trois-Pistoles, j’ai remarqué qu’il y avait une cabine téléphonique et j’ai l’intention de lâcher un coup de fil à ma blonde. Malheureusement, elle est absente et lui laisse un message. Ensuite, je repars afin de parcourir la dernière section de cette étape.

La dernière étape de marche consiste à descendre dans la vallée où est situé le village de Rivière-Trois-Pistoles, facilement reconnaissable par sa petite église perchée sur le bord de la rivière. Immédiatement après la descente je dois remonter la côte de l’autre côté de la vallée. Durant mon ascension, je me fais dépasser par les cyclotourismes les moins bien organisés que je n’ai jamais vus. Ce sont de jeunes anglophones avec des vélos de qualités douteuses avec de l’équipement de camping disposé un peu n’importe comment sur leurs vélos. Je les salue au passage et je constate par leur sourire qu’ils semblent être conscients de leur logistique déficiente.

Après avoir monté la côte, je continue encore un moment et fais une pause de 5 minutes, qui j’espère, sera la dernière avant d’atteindre le camping. Peu de temps après avoir repris la route j’aperçois la pancarte des Flots Bleus sur mer. Une fois à l’entrée, une autre pancarte m’annonce qu’il me reste plus que 500 mètres avant d’arriver. Je n’ai plus qu’à descendre la colline afin de me rendre au fleuve, où est situé le camping.

Le propriétaire du camping a sa maison directement sur le site. Il y vit avec une dame qui semble être sa mère. Dès mon arrivée, il m’accueille à bras ouverts et me montre mon emplacement de camping. Puisqu’il y a aucun campeur ce soir il m’a réservé son plus beau terrain. Directement sur le bord de l’eau, et par le fait même à la merci du vent. Que voulez-vous on ne peut pas tout avoir. Je le remercie et je paye le prix pour une nuit de camping. Ensuite, je monte ma tente et une fois celle-ci monté, je me glisse dans mon sac de couchage pour récupérer un peu. Il est 14 h 30, la journée fut plus courte que les deux premières et je n’en suis pas fâché.

Une fois mes batteries rechargées, je sors de ma torpeur et va m’installer sur un rocher sur la grève. Je passe le reste de l’après-midi et la soirée à flâner sur le camping. Il n’y a pas de douche alors ce sera pour demain. Le propriétaire m’autorise à utiliser son ordinateur afin que je puisse donner des nouvelles à mes proches. Ensuite, je sors afin de prendre un dernier repas. Au menu ce soir, des arachides, amandes, canneberges et raisins secs. Une fois, ce copieux repas engloutit, je vais me brosser les dents, admire un peu le coucher de soleil et me blottit dans mon sac de couchage. Comme à chaque nuit depuis mon départ, le sommeil s’empare de moi dès le soleil disparu derrière les Laurentides.