PARTIE 3
Le
moral n’est pas à son plus haut niveau, et la température n’a rien pour aider.
Lorsque le soleil se montre, la chaleur devient insupportable dans ma tente.
Lorsque je sors de ma tente pour être à la fraîcheur le soleil se cache et le
nordet me fouette et je rentre ensuite dans la tente pour me réchauffer.
J’effectue ce manège à quelques reprises. Ensuite je prends la décision de me
rendre au village pour manger. Je laisse tout mon matériel sur place excepté mon
chapeau, mon bâton, mon portefeuille, mon cadran, mon eau et ma caméra. Je
traverse le pont, retourne au village et entre au restaurant au P’tit menu.
L’accueil y est froid, je commence
d’ailleurs à m’y faire. Je commande un hamburger, la serveuse et le chef ne
semble pas content d’avoir un client de plus aujourd’hui. Il est vrai qu’il est
13h00, ils s’apprêtaient à se la couler douce en après-midi. Je mange mon
hamburger et laisse le trois quarts de mes frites. Le moral n’y est pas, je
n’aime pas ce village et j’ai le goût de partir. La serveuse m’apporte
l’addition, je paie et sors du restaurant.
Je n’ai pas fait 100 mètres que je
me rends compte que je j’ai plus de caméra. Je retourne en vitesse au
restaurant. J’explique à la serveuse que j’ai oubliée ma caméra. Elle cherche
avec moi, va voir à la cuisine et ne trouve rien. Je jette un coup à la salle
de bain elle n’y est pas. Le cuisinier me demande de la décrire, il ne l’a pas
vu. Une dame assise au comptoir me regarde en se bidonnant. Une envie de lui
écraser la gueule sur le comptoir et de lui enlever ce sourire du visage me
saisit. « Du calme Marc-André, sors et surtout ne fais pas d’histoire. De
plus, ce n’est que du matériel et une caméra n’est pas essentielle à
l’accomplissement de ton périple. » Je remercie les employés de leur aide
et sors du restaurant.
Je me dirige, la mine basse vers le
camping. Soudain j’ai un flash, avant de venir au village j’ai arrêté aux
toilettes du parc de la rivière, c’est probablement là que j’ai oublié ma caméra.
Je traverse le village à toute vitesse, traverse le pont et arrive aux
toilettes du parc. À l’intérieur il n’y a pas de caméra. Je ne saurai jamais si
c’est un passant qui arrêta pour faire
ses besoins à l’Isle Verte ou bien si c’est cette femme qui se bidonnait au
restaurant qui a ma caméra entre les mains. J’espère seulement que c’est
quelqu’un qui fut capable d’apprécier ce que le destin lui donnait et non un
chirurgien dentiste qui gagne plus de quatre fois mon salaire et qui s’en servira jamais.
Lorsque j’arrive au camping, les
propriétaires sont là. Je me présente et explique qui je suis. Le propriétaire
me rappelle que le camping n’est pas ouvert et qu’ils font cela pour
m’accommoder seulement. Il me demande d’entrer voir sa femme et de lui payer ma
nuit. J’entre dans la maison, la dame m’accueille avec le sourire et me souhaite
la bienvenue. Son accueil est un baume pour mon âme attrister. Je lui paie le
montant pour la nuit. Elle me dit que son mari à collecter l’eau pour la
douche. Ensuite elle m’interroge sur mon expédition. Je lui dis tout simplement
que je vais rejoindre ma blonde à Beaumont. Après avoir discuté quelques
minutes je la remercie de son hospitalité et sors prendre une douche pour
ensuite m’allonger dans ma tente. Le soleil est moins fort et je suis content
de retrouver l’intérieur de ma tente qui devient tranquillement un lieu familier
et réconfortant.