PARTIE 1
J’ouvre les yeux, le cadran affiche 4h52. Je me suis réveillé tout juste avant qu’il ne sonne. Je suis allongé là, dans la pièce qui fut jadis ma chambre. Les vestiges de mon adolescence, des affiches de groupes rock et des représentations de créatures terrifiantes sont toujours là pour en témoigner. C’est à cet endroit précis que, durant ma jeunesse, je me réveillais chaque matin. Soit en maudissant la personne qui avait décidé de l’heure du début des cours ou bien très tôt… l’après-midi, après avoir passé une grande partie de la nuit debout. Par contre, ce matin c’est différent, je me réveille à l’heure ou par le passé j’allais me coucher. Aujourd’hui je pars pour un autre voyage à pied. Une route d’environ 300 kilomètres qui je crois, me prendra 12 jours à parcourir. Cette fois-ci cela n’a rien à voir avec mes expériences passées. Dans quelques instants je partirai à pied de Rimouski, ma ville natale, avec pour destination finale, Beaumont, le village natal de ma blonde. À mes yeux, ce voyage symbolise le passage entre deux étapes importantes de ma vie. En effet, il y a quelques jours à peine j’ai terminé mes études. Ma blonde et moi avons décidé de nous installer à Lévis. C’est donc en parcourant la distance entre le lieu où j’ai grandi et celui où j’ai décidé de vivre ma vie d’adulte, que je transite entre deux étapes de ma vie.
Après quelques minutes à me remémorer des souvenirs du passé, je me lève et enfile mes vêtements. Puisque je devrais porter les mêmes vêtements durant presque deux semaines, j’ai opté pour des vêtements de sport. Le principal avantage des tissues dans lesquelles ses vêtements sont fabriqués est qu’ils ont la propriété de sécher très rapidement. En fait, je pars avec les mêmes vêtements que je portais lors de mon voyage de l’année dernière. Mis à part le t-shirt du Pentathlon des neiges que je reçus lors de ma participation à l’édition 2010 de cette compétition.
Une fois habillé, je prends mon sac à dos, mon chapeau et mon bâton et je monte à la cuisine pour déjeuner. Cette année, par curiosité, j’ai pesé mon sac à dos et son poids s’élève à 16,3 kg (36 livres). J’aurai pu me passer de cette information, mais il y avait une balance chez mon père. Donc, une fois dans la cuisine, je me prépare un bon déjeuner américain. Car, j’aurais besoin d’énergie pour marcher 300 kilomètres, alors il vaut mieux que je mette toutes les chances de mon côté. Je consulte la météo, on annonce un maximum de 17 degrés. Les quatre derniers jours furent très chauds, avec des maximums de 30 degrés à chaque jour. Bien évidemment, au moment où je pars pour une marche de 12 jours la température descend de 15 degrés.
Mon déjeuner avalé, je m’assure de n’avoir rien oublié et j’annonce à mes parents que je suis fin prête à partir. Je fais mes salutations à mes parents et leur promets que je donnerai des nouvelles souvent. Je prends mon sac, l’ajuste, place mon chapeau sur ma tête, empoigne mon bâton et d’un pas solennel je me dirige vers la porte. Soudain, je constate qu’il y a quelque chose qui cloche. Je baisse les yeux vers mes pieds et m’aperçois que j’ai oublié d’enfiler mes souliers. Ma mère pousse un cri de découragement et j'éclate de rire. Ceux qui me connaissent savent que je suis d’un naturel lunatique et ne seront point étonnés d’apprendre cela. Alors, je prends le temps de mettre mes souliers, me relève, redit au revoir à mes parents ouvre la porte.
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