J’ouvre
les yeux et à l’éclairage qu’il fait je sais qu’il est temps de me lever.
Encore une fois, j’ai l’impression d’avoir dormi dans un réfrigérateur. J’ai un
mal de tête carabiné et mes voies respiratoires sont obstruées. Le mal de tête
est probablement du au fait que je n’ai rien mangé depuis hier midi. Vers
18h30, hier soir j’ai eu des nausées qui m’ont empêché d’avaler ne serait-ce
qu’une canneberge déshydratée. « Bon aller bottes-toi le derrière
Marc-André aujourd’hui l’on se rend à Rivière-du-Loup.
Je sors de mon sac de couchage et
j’enfile mes vêtements le plus vite possible. Une coup d’œil à mon cadran
m’annonce qu’il est 4h20. Je pourrais rester coucher un moment encore mais, le
froid rend ma situation très inconfortable. Immédiatement hors de la tente je
commence à démonter mon campement, tout en essayant d’ignorer les coups de
marteau qui résonnent dans mon crâne. Une fois le campement bien rangé dans mon
sac, je sors mon déjeuner.
Au menu ce matin, canne de thon et
petit pain de seigle. Pas de lait Ensure
car, j’ai bu le dernier hier matin. Mon estomac à de la difficulté à accueillir
cette nourriture et les nausées refont soudainement surface. Je me force à
garder cette nourriture en moi car vomir équivaudrait à percer le réservoir
d’essence d’une voiture. Je prends de grande respiration et les nausées
disparaissent. Parfait je peux reprendre la marche.
Deux options s’offrent à moi afin de
me rendre à Rivière-du-Loup. La plus courte serait de passer par Saint-Arsène
en suivant un petit chemin de campagne qui se nomme à L’Isle-Vert le chemin du
Coteau du Tuf. Le désavantage de cette route est que, bien qu’elle soit plus
directe, je doute que je trouve une pharmacie en l’empruntant. La deuxième
option est de suivre la Route #132 et passer par Cacouna. Ce chemin est plus
long mais, je sais qu’il y a une
pharmacie et une épicerie à Cacouna. Je commence à être à court de provisions
et je n’ai plus de diachylons pour mes ampoules. Je décide donc d’y aller avec
l’option la plus sage et de passer par Cacouna. Mon itinéraire premier était de
passer par St-Arsène seulement, je ne m’étais pas méfier du fait que
j’arriverai à L’Isle-Verte un dimanche et que tout serai fermé.
Il est environ 5h45 lorsque je
m’engage sur la route. Au début tout va bien, mon estomac a fini par bien
accueillir mon déjeuner et les nutriments me redonnent des forces. Après
environ une heure de marche je commence à trouver que le nombre de camions qui
passent sur la route un peu gênant. Nous sommes lundi et je crois que le trafic
routier est à son maximum. Vers 7h30 la situation est vraiment désagréable. Les
camions se succèdent un après l’autre. J’ai à peine le temps d’essuyer la
poussière de mes yeux qu’un autre camion passe sur la route refaisant relever
la poussière. À tous les deux minutes je reçois le contre coup d’un camion ce
qui me vaut une forte bourrasque de vent à chaque fois. La plupart des
camionneurs sont courtois et prennent la peine, lorsqu’ils le peuvent de
s’éloigner un peu afin de me laisser une petite chance. Ajouter à cela un
Nordet glacial d’un côté et un soleil chaud de l’autre. Je ne sais même plus si
j’ai chaud ou froid.
Malgré les désagréments
qu’occasionnent le grand nombre de camions et la température étrange je ne me
décourage pas. Je sais que la jonction de l’Autoroute #20 et de la Route #132
est proche et qu’une fois avoir atteint ce point le trafic sera dévié sur
l’Autoroute. Après plus ou moins deux heures de marche j’aperçois au loin les
deux stations service et la crémerie Ali baba, signe que l’Autoroute se trouve
tout près. À ce moment, bien que je sois très fatigué je deviens
presqu’euphorique et j’oublie tout mes petits problèmes car, je sais que dans
environ 20 minutes ma situation s’améliora.