Nouveauté :

NOUVEAUTÉ:

Carnet d'un marcheur prend un nouvelle direction.

dimanche 3 avril 2011

27 Mai 2010

PARTIE 4

Après quelques minutes passées sous le peu d’ombre qu’un jeune arbre voulait bien m’accorder, je reprends ma route. Je n’ai pas long à faire avant d’arriver en haut de la côte juste avant l’entrée du Secteur sud-ouest du parc du Bic. Je descends la côte, ce qui prend plus de temps que je l’aurais cru au départ. Une fois en bas, je me dirige vers l’accueil.

Une fois à l’intérieure, je dois attendre que la préposée finisse avec et un client. J’en profite pour observer les photos accrochées sur les murs. Mon tour arrive et j’explique à la dame ma situation et lui tend ma confirmation de réservation de mon terrain de camping. La dame m’explique les règlements du parc et me demande si j’ai une voiture. Je lui dis que non, car je suis venu à pied. Ensuite, elle m’explique comment me rendre à mon terrain. Je comprends alors que, puisque je suis à pied, je dois selon les règlements du parc, absolument emprunter les sentiers pédestres. J’avais planifié d’emprunter la piste cyclable, car cela aurait été un chemin plus direct. La dame me dit qu’à pied on prend les sentiers pédestres et qu’en gros je devais faire une petite randonnée dans les bois de 5 kilomètres. J’accepte donc de me conformer aux règlements.

Une fois dehors, je m’engage sur la route qui me mènera au début du sentier. Une fois arrivée à l’entrée du sentier j’en profite pour poser un dernier regard sur le Havre du Bic. Ensuite, je m’engage dans le sentier pédestre. En temps normal une petite randonnée d’une heure dans la forêt m’aurait enchanté, mais après une journée complète de marche la chose est différente. Je m’empresse de parcourir les 5 kilomètres qui me séparent de mon campement, enjambant racines, roches, branches et trous de boue. En ce moment je n’ai rien à cirée de la végétation unique, de l’odeur des sapins et du chant des oiseaux. La seule chose à quoi je pense c’est : «mais quand finira ce maudit sentier». Après environs 45 minutes j’arrive à la ferme Rioux, trouve mon emplacement, dépose mon sac et m’assis sur la table à pique-nique. Soudain, j’ai l’impression que tout s’arrête.

Je ne m’accorde que très peu de temps de repos et commence à monter ma tente. Je prends plus de temps à la monter maintenant que je n’ai plus de compagnon pour m’aider. Une fois la tente montée sur le tapis de sable placé là à cet effet, j’emménage mon mobilier qui se compose de mon matelas et de mon sac de couchage à l’intérieur. Je place mon sac de linge qui me servira d’oreiller à la tête de mon luxueux lit et sors de la tente dans le but de prendre un peu de repos.

Assis sur la table à pique-nique, je consulte mon cadran et apprends qu’il est 16h30. Soudain je ne me sens plus bien du tout. Une grande sensation d’anxiété m’envahit, le même que j’ai éprouvé à Neuville lors de notre voyage à Trois-Rivières l’an passé. J’essaie de me calmer en me disant que je suis au Parc du Bic, à 20 minutes de voiture de Rimouski, un endroit que j’ai visité maintes fois avec mes parents. L’anxiété ne se dissipe pas pour autant. Je sais ce qui la cause, c’est la sortie de la ouate. Une partie de moi panique à l’idée de devoir vivre dehors durant plusieurs jours. De plus, l’idée d’échouer commence à faire son chemin au fond de mon esprit. Pour me calmer, je décide d’aller m’allonger dans la tente. Je me lève, rentre dans la tente, m’allonge, ferme les yeux et m’endors presque instantanément.

À mon réveil je constate par la luminosité qui a changé que bien du temps a passé. Je regarde l’heure, il est 18h30. Heureusement, l’anxiété s’est complètement envolée. Je me sens stupide de m’être laissé emporter par ce vent de panique nullement fondé. J’attribue cette faiblesse à la fatigue et au fait que je commence à peine à m’adapter à la vie de marcheur. Je décide d’aller faire un tour dehors. À l’extérieur, tout est calme, quelques oiseaux chantent et j’inspire une bonne bouffée d’air dont les odeurs de la forêt et de la mer se combinent. Malgré le fait que mes cuisses et mes pieds me font mal, je suis heureux d’avoir entrepris de voyage.

Durant la soirée, je me prépare un copieux repas d’arachide et des canneberges déshydratés. Ensuite, je traîne un peu dans les environs et lorsque le soleil semble ne plus vouloir m’éclairer je retourne dans ma tante. J’écoute un peu de musique pour me relaxer et au bout de quelques chansons je m’installe pour la nuit. Je m’endors en écoutant le dernier chant des oiseaux.